Douze conseils aux proches d’une personne atteinte d’un trouble de l’humeur:
Ce texte est extrait du livre Le Miroir de Janus (Comprendre et soigner la dépression et la maniaco-dépression) de Sami Paul Tawil.
Voici douze comportements (que faire ou ne pas faire) à adopter si un proche souffre de dépression, de maniaco-dépression ou d’un autre trouble de l’humeur :
1. Ne considérez pas cette affection comme une tare familiale ou un motif de honte. Tout comme le diabète, les troubles de l’humeur sont pour une partie de nature biochimique, et peuvent également être traités.
2. Ne harcelez pas ou ne sermonnez pas le patient. Il y a de fortes chances qu’il se soit déjà dit tout ce que vous pourriez lui dire. Il écoutera une petite partie de votre discours et rejettera le reste. Si vous agissez ainsi, vous augmenterez son sentiment de solitude, ou le forcerez à promettre des choses impossibles, comme : « J’irai mieux demain ».
3. Evitez de vous positionner comme « meilleur » que le patient, ou au contraire comme un « martyr ». On peut donner cette impression sans prononcer une seule parole. Une personne atteinte d’un trouble de l’humeur possède une sensibilité émotionnelle exacerbée. Cela lui permet de juger l’attitude des autres à son égard davantage par les actes (même les plus infimes) que par les mots.
4. Bannissez tout chantage affectif. Comme le patient ne peut absolument pas contrôler sa souffrance, cela ne fera qu’augmenter sa culpabilité. Le chantage affectif équivaut à lui dire : « Si tu m’aimais, tu n’aurais pas de diabète. »
5. Evitez de recourir à la menace, à moins d’être certain de la mettre à exécution. Bien entendu, il y a des périodes où une action spécifique est indispensable pour protéger les enfants ou les adolescents, voire les adultes. Mais une menace vaine incitera le patient à sentir que vous ne pensez pas et ne faites pas ce que vous dites.
6. Si le patient prend de la drogue ou de l’alcool, ne les lui enlevez pas brutalement et ne les cachez pas. Généralement, cela provoquera chez lui un état d’aggressivité ou de dépression. Au bout du compte, s’il ne peut pas se passer de toxiques, il trouvera toujours de nouveaux moyens d’engager une relation de force.
7. Cependant, si l’abus de drogue ou d’alcool pose un réel problème, ne laissez pas le patient vous persuader d’en prendre en même temps que lui, sous prétexte qu’il en consommerait moins. Cela marche rarement. De plus, quand vous « pardonnez » la
prise de toxiques, cela risque de pousser le patient à retarder sa recherche d’une autre solution à ses difficultés.
8. Ne prenez pas ombrage de la méthode que choisit le patient pour se remettre d’aplomb. Une idée reçue veut que l’amour de la famille et des proches suffise, et puisse remplacer une thérapie extérieure. Le patient est souvent beaucoup plus motivé pour reconquérir l’estime de soi que pour reprendre ses responsabilités familiales. Vous pouvez donc vous sentir « frustré » quand il se tourne vers d’autres pour obtenir un soutien. Mais jalouseriez-vous son médecin généraliste ou son dentiste ?
9. N’espérez pas un rétablissement immédiat et complet. Beaucoup de maladies sont suivies d’une période de convalescence. Il peut y avoir des rechutes, ainsi que des moments de tension et de ressentiment.
10. N’essayez pas de protéger le patient de situations vous semblant potentiellement à risque dépressif, ou stressantes. L’une des meilleures façons pour qu’il prenne la fuite est d’agir comme si vous vouliez qu’il dépende entièrement de lui. Il doit apprendre par lui-même ce qui lui convient, en particulier en société.
11. Ne faites pas pour l’autre ce qu’il peut faire seul. Vous ne pouvez pas prendre ses médicaments à sa place, ni ressentir ce qu’il ressent. Et vous ne pouvez pas résoudre ses problèmes à sa place. Ne tentez pas de faire disparaître les problèmes avant que le patient n’ait à les affronter, à les résoudre, ou à en souffrir.
12. Offrez de l’amour, du soutien et de la compréhension pendant la période de rétablissement, quelle que soit la méthode employée par le patient. Ainsi certains choisissent de prendre des médicaments, d’autres pas. Exprimer une désapprobation sur la méthode choisie renforcera chez l’autre l’impression que tout ce qu’il fait est mal.
tellement facile à dire….je vis avec une personne qui dans son état fini par me persécuter, m’empêcher de dormir, m’insulter pendant des heures au nom de son mal-être, m’épuiser en criant sans relâche des jours entiers, je suis celui qui disparaîtra dans le temps car je n’existerai même plus à force de silence. Je ne peux rien dire ni faire sans être accusé ou de collusion ou de fomentation comme un lâche qui trahit. Non, je n’en peux plus de me faire comprendre que je suis le salaud, le pauvre type et j’en passe, petit à petit, je ne me sens plus qu’un exutoire à la folie de cette personne et en fin de compte, je serai l’enfer de MA vie. Alors j’aurai beau essayer, espérer, oublier, rien ne de ce que je suis existera encore.
Cher Frédéric,
comme je vous comprends.
Vivre avec quelqu’un vivant avec un trouble bipolaire est loin d’être évident et c’est parfois un euphémisme.
Avez-vous déjà pu vous tourner vers une aide? Je ne parle pas ici des amis ou la famille qui parfois en voulant faire bien, font pire que mieux.
Mais avec certains professionnels, il est plus facile de vider son sac afin que l’autre (votre femme en l’occurrence) puisse comprendre votre ressenti.
C’est primordial de dire ce que vous ressentez, de pouvoir vider votre sac.
Pouvoir vous exprimer dans un cadre précis avec quelqu’un de compétent est parfois une étape nécessaire pour ne pas « péter un plomb ».
Je vous encourage donc à chercher de l’aide et si vous voulez des informations sur les structures vers qui en trouver, n’hésitez surtout pas à nous en faire part. Nous vous répondrons avec plaisir.
Vous êtes également les bienvenus (avec toutefois votre compagne, nous n’accueillons pas les proches seuls) dans un de nos groupes de parole si vous le désirez.
Je vous souhaite bon courage.
Steve.
Je suis sur votre place. Mon fiston me tret de la même manière ile bipolaire. Alina
Les proches souffrent souvent de forts sentiments de culpabilite. Les parents se demandent si leur enfant est devenu malade parce qu’ils ne lui ont pas donne assez d’amour ou parce que leur education n’etait pas la bonne. Les partenaires ou les collegues se demandent si c’est leur comportement qui a amene l’autre a s’infliger des blessures. Mais ce sont surtout les tentatives de suicide qui ont un effet culpabilisant sur les proches, alors que, dans la plupart des cas, les reproches qu’ils se font sont tout a fait injustifies. Les sentiments de culpabilite sont de mauvais conseillers. Ils lient souvent les proches aux personnes concernees de maniere defavorable et risquent de provoquer une co-dependance.
Les proches souffrent souvent de forts sentiments de culpabilite. Les parents se demandent si leur enfant est devenu malade parce qu’ils ne lui ont pas donne assez d’amour ou parce que leur education n’etait pas la bonne. Les partenaires ou les collegues se demandent si c’est leur comportement qui a amene l’autre a s’infliger des blessures. Mais ce sont surtout les tentatives de suicide qui ont un effet culpabilisant sur les proches, alors que, dans la plupart des cas, les reproches qu’ils se font sont tout a fait injustifies. Les sentiments de culpabilite sont de mauvais conseillers. Ils lient souvent les proches aux personnes concernees de maniere defavorable et risquent de provoquer une co-dependance.
Et les enfants culpabilsent de quitter le nid et de construire leur propre vie.
DEVENUE maman, le trouble bipolaire de ma mère est devenu une surcharge impossible a tenir. Je dois protéger son petit fils des excès de manie (actuellement), mais je culpabilise de ne pouvoir aider ma mère, car j’ai été élevée ainsi, au fil des ans devenant soignante, accompagnant, psychologue de substitution, assistante sociale, pour dans les moments de crises, avoir le sentiment d’être traitée comme une adoqui viendrait de fait le mur pour se droguer.
La bipolarité est réellement destructrice socialement, et sur au moins deux générations.
Ayant épuisé mes réserve psychiQue en accompagnant ma mère l’an dernier, au même moment où mon fils passait de un a deux ans, tout en ayant des défis professionnels a relever, je sais que je dois me préserver, me ressourcer, car de toute façon on ne peut accompagner, aider son proche malade si au préalable nous ne sommes pas en forme.
Mais j’engage de constater que rien n’y fait, ma mère ne comprend pas, je sais bien que vu son état de santé actuel, elle ne peut pas comprendre, toutefois, j’apprecierai grandement souffler.
En conclusion, tous les proches sont touché par cette maladie invisible, quelque soit leur position généalogique par rapport au malade.
Ce sont de précieux conseils, mais qui sont bien plus faciles à mettre en place dès le moment où la personne reconnaît sa maladie.
Ma maman est bipolaire depuis la fin de son adolescence. Elle n’a montré aucun signe de bipolarité pendant plus de 15 ans, ce qui fait que j’ai grandi pratiquement sans m’en rendre compte. Cependant, aujourd’hui, ça fait plus de 5 ans que toute notre famille vit un enfer, qui aboutit maintenant au divorce de mes parents, chose qu’aucun d’entre nous n’avait prévu pour notre famille qui avait toujours été très soudée.
Les troubles bipolaires causent tellement de souffrance…non seulement pour la personne atteinte mais aussi pour l’entourage qui se sent démuni.
Que faire lorsque la personne refuse de l’admettre ou de communiquer sur sa maladie? Elle a piqué une colère contre tous les psychiatres qui l’ont diagnostiquée comme ayant des troubles bipolaires, et elle ne reste que chez ceux qui lui disent ce qu’elle veut entendre. En attendant, elle est en train de tout perdre, matériellement et affectivement. En trouvant ce site, j’espérais que les groupes de soutien s’adressent aussi aux proches qui viennent seuls, mais je vois que ce n’est pas le cas et je me sens démunie car je sais qu’elle refusera de venir. On ne peut même pas prononcer le nom de cette maladie devant elle. Que faire?
Si je puis me permettre, il serait essentiel que l’on puisse participer aux groupes en tant que proches..la personne « malade » ne voulant pas reconnaître son problème et donc, certainement pas participer! mais par contre tyrannise son entourage et ses enfants, sans en être arrêté..Signé : Une maman ainsi que grand mère de deux petits qui aimerait être aidée ainsi que ma belle fille. Nous sommes totalement désemparées..
Bonjour Michèle,
Nos groupes de parole sont ouverts aux personnes vivant avec un trouble bipolaire ET leurs proches. Il arrive donc régulièrement que des proches viennent seuls sans que la personne concernée ne soit présente.
Vous y êtes donc la bienvenue.
Je vous invite donc dans un de nos GP. Nous pourrons parler ensemble de ce qui vous préoccupe.
A très bientôt j’espère.
L’équipe du Funambule.
Je crains que mon conjoint sois bipolaire… mais il ne veut pas consulter.. Je ne sais plus quoi faire. Sa famille s inquiète beaucoup aussi.. quelqu’un pourrait il m aider ?
Bonjour Ornella,
Merci pour votre message. Le diagnostic fait souvent peur car implique de reconnaître la maladie.
Sur le site, nous avons des informations sur la bipolarité ainsi que des brochures. Peut-être est-ce une première approche pour votre conjoint. Vous êtes également la bienvenue dans nos groupes de paroles. Avec ou sans votre conjoint. Cela arrive fréquemment que des proches nous rejoignent seuls. C’est une façon de discuter avec d’autres personnes qui ont vécu le diagnostic et échanger sur la bipolarité.
Nos groupes de paroles se tiennent mensuellement à Bruxelles et Namur. Vous trouverez les informations dans la section du site.
Cordialement.
L’équipe du Funambule
Il faut aussi signaler tous les dégâts que cause cette maladie sur les enfants qui vivent au quotidien les délires des parents !!
Les petits ont peur les ados sont en révolte les plus grands ont subi
Les proches et, à fortiori les enfants, sont en première ligne et « subissent » les premiers les variations d’humeur de la personne atteinte du trouble de la bipolarité. Dans nos groupes de parole, lorsqu’un proche accompagne un usager ou même lorsqu’il vient seul, nous lui conseillons en premier lieu de trouver des outils ou des systèmes pour se protéger et évidemment les enfants en premier.
Ce n’est pas toujours facile mais c’est la seule façon de souffrir le moins possible et de pouvoir garder leur énergie pour, s’ils le désirent, aider l’usager lorsqu’il est trop loin dans ses phases up ou down.
A chaque fois que je vais sur un forum, je constate malheureusement que les proches de bipolaires, par leur vécu et leurs recherches sont beaucoup plus informés des conséquences dû à la maladie que le bipolaire lui même! Ce qui est difficile chez le mien, c’est qu’il a conscience d’être malade mais ne l’accepte pas! Du coup, au lieu de se renseigner pour mieux vivre et contrer cette *p….. de maladie, il cherche la faute à qui, la faute à quoi… souvent la mienne d’ailleurs ! J’aimerais qu’il reconnaisse que ces actes sont souvent les conséquences de la bipolarité. Si on lit les symptômes et définition de la maladie, le descriptif est tellement banalisé que le bipolaire ne se reconnaît pas alors que s’il prenait soin de recherchait plus de témoignages dans les forums, il comprendrait peut-être plus sur sa vie et celle de son entourage et les proches ressentiraient moins ce sentiment de culpabilité qu’on leur pose sur les épaules…
Courage à tous
Co-dépendante d’un bipolaire 😔
L’état dépressif de ma compagne a été diagnostiqué il y a quelques mois. Par le médecin de famille dans un premier temps, puis par sa gynécologue qui parle de dépression post-partum (nous avons un petit bout de 12 mois…). Elle est suivie par un psychologue toutes les 2 ou 3 semaines qui lui a conseillé la prise d’anti-dépresseurs. Elle ne veut pas prendre ce traitement par peur d’accoutumance. Elle présente selon moi des troubles bipolaires. Elle passe par des phases d’anxiété, de fatigue psychologique (« je n’en peux plus », « je suis à bout »), de susceptibilité exacerbée, d’agressivité puis par des phases de boulimie de projets (elle fait de longues listes de travaux à faire dans la maison, elle coud pendant des jours sans s’arrêter, elle projette un déménagement à l’étranger). Tout cela entrecoupé -ou pas- par des phases « normales » où elle est de bonne humeur. Je tente d’être attentionné mais souvent les phases « projectuelles » sont interrompues par un mot de ma part lorsque je ne suis pas d’accord avec elle ou que j’émets une réserve sur un choix qu’elle a fait (souvent au sujet des enfants). Elle décharge alors une une lourde agressivité sur moi (verbale en énumérant mes défauts de manière virulente puis non-verbale en parlant à tout le monde sauf à moi). Elle se dévalorise alors (« je ne fais jamais rien de bien »). Dans ces moments, ce qui devrait se régler par une simple discussion, au pire par une discussion animée se transforme en drame sur un ou plusieurs jours. Lorsque je tente de la calmer, de lui dire que sa réaction est disproportionnée cela aggrave la situation. Je la fais passer pour une folle selon elle. La plupart du temps, j’essaie de m’écraser mais je n’y arrive pas tout le temps. C’est très difficile à vivre, c’est épuisant et triste. Je pense avoir besoin d’aide pour gérer tout cela. Je ne sais pas vers qui me tourner… Moi-même aller voir un psychologue? Pourrait-il me guider? Est-ce sont rôle? En parler au médecin de famille? J’en parle parfois à un ami mais je sens que cela ne suffit pas. Je pense vraiment avoir besoin d’aide pour supporter cela.